Pourquoi le paulownia peut contribuer à atténuer les tensions à venir sur la ressource bois ?

Il y a fort à parier que le bois va devenir dans les années à venir une ressource stratégique. En voici pour nous les raisons :

Augmentation de la demande de bois

La quantité d'hydrocarbure disponible va diminuer dans les années à venir, le "peak oil' étant été passé en 2018. Ce fait est d'autant plus vrai et sera rapide pour les pays qui ne sont pas producteurs.

Le bois et la biomasse d'une manière générale étant le seul autre pourvoyeur de carbone (on rappelle que le pétrole n'est rien d'autre que de la biomasse ayant subi un "raffinage naturel" pendant quelques millions d'années.), ils seront de plus en plus sollicités à la fois pour l'énergie qu'ils contiennent, mais aussi et surtout en tant que matériaux, en particulier dans la construction. Lorsqu'il n'est pas brûlé, le bois est un puits de carbone jusqu'à ce qu'il soit dégradé.

C'est aussi une nécessité quand on sait que la production d'1 m3 de béton émet 471 kg de CO2 quand l'utilisation d'1 m3 en bois de paulownia massif va stocker environ 500 kg de CO2.

Que ce soit par orientations réglementaires ou par nécessité, l'utilisation de la biomasse devrait augmenter à plus ou moins court terme.

Tension sur la ressource liée au changement climatique

Dans le même temps, le changement climatique augmente la pression sur la ressource ; une partie des essences forestières subit les effets combinés du stress thermique (dépassement des limites biologiques de certaines essences), du stress hydrique et des externalités induites par l'augmentation des températures ; on peut penser ici à la crise des scolytes ou aux incendies, dont l'intensité et toujours liée aux températures.

Le rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur les océans et la cryosphère, publié en 2019, a indiqué que jusqu'à 30 % des espèces d'arbres pourraient être menacées d'extinction si la température mondiale moyenne augmentait de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriel. À un réchauffement de 2 °C, ce pourcentage pourrait augmenter à environ 50 %.

Quels sont les atouts du paulownia face à cette problématique :

Un rythme de croissance très soutenu qui permet produire du bois à la fois plus rapidement et à un coût moins élevé que les forêts endémiques.

Des cycles de croissances courts : le paulownia est récolté en moins de 10 ans ce qui crée un effet cliquet sur la séquestration du carbone et diminue l'exposition aux incendies et aux insectes.

Une résistance intrinsèque aux températures élevées, à la sécheresse et une forte capacité de régénération.

Une densité de séquestration élevée (de 30 à 40tC02 par hectare quand la moyenne des forêts française est autour de 5tCO2 par hectare)

Une consommation limitée en eau. Les paulownias optimisent la consommation d'eau pour produire leur biomasse grâce à un type de photosynthèse appelé CAM (crasulean acid mecanism). Ainsi à masse égale, ils consomment deux fois moins d'eau que les peupliers (environ 3 fois moins à volume égal)

Le bois de paulownia est léger ce qui induit une diminution des quantités d'énergie notamment lors de son transport ; il peut être transformé facilement pour être utilisé pour des applications techniques qui nécessitent stabilité est résistance ; il dispose d'une très bonne tolérance à l'humidité et aux dégradations extérieures.

Les plantations de paulownias ne se substituent pas aux forêts endémiques, elles les soutiennent.

La culture du paulownia à la capacité à répondre aux besoins en bois d'œuvre tout en rendant des services écosystémiques avec une grande efficacité. C'est pourquoi c'est à notre sens un des outils indispensables de la transition énergétique.